J100: Départ à 9H de ColchaK. Pendant 21 km la piste est de très mauvaise qualité mais on n'est pas obligés de pousser, c'est déjà ça... Nous longeons le salar d'Uyuni et les bords de piste sont bordés de champs de Quinoa. La récolte touche à sa fin mais une famille est en train de travailler dans un champ et nous nous arrêtons pour leur demander des explications. Les plants une fois coupés sont rassemblés sur des tissus et les grains sont récupérés après plusieurs passages de tracteurs qui permettent de les extraire de "l'épi". Nous entrons enfin sur le salar au niveau de Puerto Chubica. Il y a un peu de vent au début mais il se calme très vite et cela change tout! Nous progressons alors à vive allure sur cette étendue blanche et plate qui s'étend à perte de vue. Cette étendue de sel, située à 3 658 m d'altitude, constitue le plus vaste désert de sel du monde et représente un tiers des réserves de lithium exploitables de la planète. Sa taille est celle d'un département français. C'est la disparition du lac salé préhistorique Tauca il y a 14 000 ans qui a donné naissance à la croûte de sel qui recouvre aujourd'hui ce Salar et dont l'épaisseur varie de 2 à 120m selon les endroits.

Nous arrivons vers 17H sur l'île d'Incahuasi, couverte de cactus géants dont certains sont âgés de 120 ans. En arrivant nous sommes surpris par le nombre de 4x4 stationnés devant l'île et cela nous donne plutôt l'envie de fuir...Mais cela signifierait dormir sur le Salar balayé par des vents souvent violents et toujours glacials la nuit. Heureusement, les 4x4 et leurs occupants ne sont que de passage, le temps de monter au sommet de l'île, de prendre quelques photos et tout le monde repart vers Uyuni ou le sud Lipez. Nous sommes bientôt les seuls touristes sur l'île. Nous ne pourrons malheureusement pas rencontrer le fameux Alfredo (premier habitant de l'île et vieux monsieur d'un charisme remarquable d'après ce que tout le monde en dit). Nous rencontrons son fils qui tient la buvette de l'île et il nous montre les cahiers d'Alfredo où tous les voyageurs de passage peuvent écrire un mot. Nous dormons dans une pièce refuge pour 30 bobs avec accès aux toilettes et au sentier touristique jusqu'au sommet de l'île. Le soir nous allons à la cafétéria voir si on peut acheter du pain. L'employé est désolé de ne pouvoir nous en vendre mais il ne nous laisse pas repartir sans rien: il nous offre une marmite pleine de soupe de quinoa qui améliore notre repas purée saucisse.