J 142 Nous descendons pendant 20 km environ jusqu' à la rivière puis nous attaquons la montée sous une chaleur d'autant plus harassante que nous n'y sommes pas habitués. Ceci est dû au fait que nous sommes descendus en dessous de 2000m d'altitude. Arrivés au village de Curahuasi, après 25 km épuisants, il nous reste encore 35 km de montée avant le prochain village... Nous décidons de reporter cet effort au lendemain d'autant qu' il y a plusieurs auberges dans le village et donc aucune difficulté pour se loger. Sur la route, nous sommes passés près d'une pancarte indiquant des Thermes, comme il est encore tôt, nous décidons d'aller nous y détendre. Nous sommes déçus par la température de l 'eau : l'impression d'être dans une piscine légèrement chauffée sans plus... mais cela fait quand même du bien.

J143 Une montée de 35 km avec 1400m de dénivelé nous attend. Petit plateau et en avant!! A 13H15 nous arrivons au belvédère. Ouf!!! Il faisait moins chaud que la veille grâce à l'altitude. Ensuite... que du bonheur : une descente de 35km jusqu'à Abancay! Sur la route Octavio s'arrête pour nous donner son adresse et nous inviter à dormir chez lui (rue du 4 novembre). Nous trouvons son adresse, grâce à l'aide des enfants du quartier pour qui la cabane d'Octavio n'a pas de secret. Une fois sur place, ce lieu atypique ressemble à un véritable capharnaüm et nos sacoches qui s'amoncellent n'arrange rien à l'affaire. Nous nous demandons bien où nous venons d'atterrir? Mais les sourires engageants d'Octavio et le plaisir qu'il manifeste à nous recevoir nous ôte toute envie de faire demi tour.  Il nous fait visiter la cabane qu'il a construit avec des matériaux de récupération entre trois arbres piliers. Ce qui semblait être un joyeux bazar au début prend alors des allures de musée d'art moderne. Chaque chose à sa place et sa fonction. Il y a une pièce centrale avec un ordinateur (accès internet) qui dessert quatre "chambres "aux murs de toile tendue et au plancher de bois,qu'occupe entièrement un matelas confortable et propre. Octavio adore les plantes et il a mis au point un système de goutte à goutte pour arroser les boutures qu'il installe dans de vielles chaussures ou dans des bouteilles en plastique. Les enfants du quartier (on les comprend) adorent venir dans ce lieu et Octaviol a entrepris de débarrasser avec leur aide les alentours des détritus qui trainent trop souvent un peu partout au Pérou et de leur apprendre le recyclage. De sa cabane, pendent aussi de nombreuses pièces de vélo car c'est aussi un passionné et il refait des vélos avec des pièces de récupération. Cet endroit devient de plus en plus agréable et ce que nous ressentons n'a plus grand chose à voir avec notre première vision.
Nous faisons plus ample connaissance avec ce jeune garçon, dernier né d'une fratrie de huit enfants, extrêmement astucieux et attachant, il nous présente sa chère maman qui a élevé seule ses enfants depuis la mort de son mari et qui vit dans la maison contiguë au jardin. Pour elle, il espère développer dans les lieux un hébergement touristique qui lui éviterait de continuer à travailler si dur comme elle le fait depuis des années.Nous rencontrons aussi Marion, une étudiante suisse qui fait une thèse sur l'agriculture dans les hauts plateaux du Pérou, arrivée ici par hasard, elle n'en est pas repartie depuis plusieurs mois. (Là aussi,on la comprend). Nous avons plaisir à faire le repas (juste quelques pâtes...oui mais...) et à le partager avec notre hôte et Marion. Nous passons une excellente nuit dans la charmante cabane dans les arbres d'Octavio à qui nous souhaitons toute la réussite qu'il mérite dans son projet de développement touristique. Si vous passez par Abancay n'hésitez pas à venir rencontrer notre jeune ami Octavio. Octabik@gmail.com